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Le sentiment du plaisir et de la peine

Le sentiment du plaisir et de la peine

Comme l’ont dit Platon et Aristote, il n’y a probablement chez l’homme ni plaisir ni déplaisir absolument pur : les deux sentiments se trouvent mélangés à doses inégales par l’art subtil de la nature, et l’impression définitive dans notre conscience est une résultante où l’emporte un des éléments. Cette complexité de toute émotion pourrait se déduire des deux conceptions dominantes de la physiologie moderne. La première de ces conceptions, c’est que notre corps est en réalité une société de cellules qui ont chacune leur activité propre et luttent entre elles pour la vie. « La jouissance est un plaisir éprouvé par les sens, et ce qui les flatte est dit agréable. La douleur est le dé¬plaisir éprouvé par les sens, et ce qui la produit est dit désagréable. — Ces deux choses ne sont pas entre elles comme gain et absence de gain (+ et 0), mais comme profit et perte (+ et – ); c'est-à-dire qu'il y a de l'un à l'autre non pas simple opposition, mais aussi contrariété. — Les expressions : ce qui plaît ou déplaît et ce qui est contraire, l’indifférent, sont trop larges ; elles peuvent convenir également à l’intellectuel, où il n’y a cependant ni jouissance, ni douleur. On peut encore expliquer ces sentiments par l’effet qu’occasionne notre état sur l’âme. Ce qui me porte immédiatement (par les sens) à délaisser ma situation (à en sortir), m’est désagréable, me fait souffrir ; ce qui me porte à la garder (à y rester), m’est agréable, — il me fait jouir...»

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