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Aurait-on écrit tant de biographies, depuis un siècle, sans Marcel Schwob ? Oh oui, bien sûr. Les aurait-on écrites de la même façon ? Non, certainement.
Voilà quelqu'un qui arrive avec un texte atypique, singulier à l'extrême, mais qui en fait un levier pour bouger imperceptiblement – et discrètement – toute la littérature. Allez commencer un livre avec la fistule de Louis XV ou le nez camard de Sophocle.
Mais tout tient de là : il ne s'agit pas d'aller fouiller les poubelles des grands hommes, et ce n'est pas la vie qui explique l'oeuvre. Seulement, dans l'infinie singularité de ceux qui nous laissent cette part d'énigme ou de beauté qui nous est si précieuse, c'est dans l'arbitraire, voire le petit, qu'il faut aller chercher, pour trouver sur quoi peser en soi-même.
Et c'est ce qu'accomplit Schwob, en nous refaisant, dans ce bref livre, toute une histoire de nos mythes. Ainsi Erostrate, qui fit brûler le célèbre temple d'Artémis parce qu'il n'avait pas d'autre moyen de devenir célèbre lui-même. Ou, Lucrèce, poète, qui suit ce "poète haineux" qui n'eut pas d'autre tort que de naître le même jour que Dante... Ou, bien plus tard, ce juge un peu lâche, qui ne sait pas se hisser à la hauteur de Jeanne d'Arc.
Etrange et vrai bonheur aussi, en suivant ces vies brèves lancées comme des feux d'artifice par Marcel Schwob, que de passer de façon surprenante des mysthes antiques aux mythes contemporains. Le Nouveau Monde et l'Amérique : c'est lui qui invente Pocahontas. Et nous parle du Capitaine Kid, et d'autres pirates.
Car c'est cela, Schwob : pour nous comprendre et nous lancer, accepter ce ciel d'assassins (le dernier texte, "MM. Burke et Hare, assassins"), d'hérétiques ou de ratés, même, mais – parce qu'on veut écrire – d'acteurs, romanciers et poètes et ce qu'on imagine d'eux, pour se fuir ou se rencontrer soi-même.
C'est pour cela que la préface des "Vies imaginaires" de Marcel Schwob est un texte important, et ce bouquet de vies, dans la belle langue un peu précieuse des Symbolistes, en 1896, une telle singularité pour inciter à écrire. Ce n'est pas Pierre Michon qui viendra dire le contraire.
Et puis il y a le web : la frontière vie privée et vie publique devenue tellement plus fragile, ou exposée, dans la littérature qui s'installe par blogs, réseaux et sites. Et si, alors, nous relisions Marcel Schwob pour mieux la comprendre, cette impalpable, fine et si décisive frontière ?
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