Sous le pilotage de Marie Brière, Responsable de la Recherche Investisseurs (Amundi) et Directrice scientifique du programme de recherche interdisciplinaire FaIR (Finance and Insurance Reloaded, Institut Louis Bachelier), le numéro 159 de la Revue d’économie financière (REF) porte sur « La finance à l'ère de l'intelligence artificielle ».

Riche de 17 articles réunissant 25 auteurs de tout premier plan : académiques, banquiers centraux, spécialistes de la finance et superviseurs, le thème central de ce numéro se décline en 3 chapitres analysant, chacun, une facette de cette problématique :

· Les enjeux économiques et financiers du déploiement de l’IA

· L’impact de l’IA sur le secteur financier

· Les risques et la supervision de l’IA

Le secteur financier connaît une transformation majeure avec l’essor de l’IA, notamment l’IA générative, qui se distingue par son autonomie, son interaction en langage naturel et son apprentissage adaptatif. L’IA permet d’analyser en temps réel d’énormes volumes de données, améliorant la prise de décision et la gestion des risques. Elle améliore la personnalisation des services financiers, favorisant une meilleure inclusion et une expérience client enrichie. L’IA facilite également l’automatisation des tâches répétitives, libérant du temps pour des activités à plus forte valeur ajoutée.

Cependant, cette révolution technologique engendre des risques majeurs : biais algorithmiques pouvant entraîner des discriminations, manque de transparence des modèles, risques systémiques liés à la volatilité accrue des marchés et à la manipulation de l’information. L’alignement des objectifs de l’IA avec ceux des humains reste un défi, notamment face à des algorithmes capables de collusion tacite ou de stratégies manipulatrices. Le déploiement de l’IA accentue aussi les inégalités entre institutions selon leurs ressources technologiques et soulève des questions sur la souveraineté des données.

Les contributions de ce numéro mettent en lumière l’impact économique de l’IA sur la productivité et l’innovation, les besoins de financement, ainsi que les enjeux éthiques. Elles analysent les applications concrètes en finance, les risques associés, et insistent sur la nécessité d’une régulation adaptée, transparente et coordonnée à l’échelle internationale pour garantir un développement responsable et équilibré de l’IA dans la finance.