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Impossibles victimes, impossibles coupables

Impossibles victimes, impossibles coupables

Les femmes représentent moins de 15 % de l'ensemble des individus jugés au xixe et au xxe siècle. Elles sont globalement moins sanctionnées. Dans les « canards sanglants » du début du XIXe siècle, puis dans la presse populaire, la criminalité féminine est liée au sexe : femmes avorteuses et avortées, femmes infanticides, femmes prostituées, femmes adultères, femmes auteurs ou victimes d'un crime passionnel. De leur côté, la criminologie naissante et les discours savants ne disent guère autre chose et proposent une lecture proche du « sens commun » : la déviance et la criminalité féminine relèvent de l'intime et de la « nature des femmes ». L'activité des juridictions répressives, du tribunal de simple police à la cour d'assises, peut donner l'impression d'aller dans le même sens. Cet ouvrage se propose toutefois de mettre en évidence une déviance féminine plus diversifiée et délaissée par la recherche, évoquant le vol, l'escroquerie, ou la sédition politique autant que les crimes de mœurs. La petite délinquance, souvent oubliée, côtoie les gestes les plus spectaculaires et plus connus. Surtout, l'accent est mis ici sur l'ambivalence des femmes, à la fois victimes et coupables, ou coupables et victimes, devant la justice comme devant le jugement plus large de leurs contemporains ou de la postérité – pour les plus célèbres des « héroïnes de cour d'assises ». À travers des études qui se concentrent soit sur le processus judiciaire lui-même, soit sur sa médiatisation, ressort l'embarras que suscitent les femmes victimes ou déviantes, dans une période où la domination masculine pèse lourdement. Entre « éternelles coupables » et « éternelles victimes », les femmes en justice n'ont pas fini d'interroger les normes sociales et les pratiques répressives.

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