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Même les tueurs ont une mère

Même les tueurs ont une mère

Ce jour-là, j’avais rendez-vous avec un tueur. Marwan, 26 ans, formé dans les combats du Liban, avait tué plus d’hommes qu’il n’avait aimé de femmes. Je voulais comprendre : la haine, la sauvagerie, la barbarie. La mort était son métier. Il allait à la tuerie comme nous allons à notre travail. Je voulais savoir si ces choses-là sont loin de nous ou, au contraire, en nous. Savoir comment il les vivait et si cela pouvait aussi nous arriver. Il s’est assis en face de moi. Ses yeux noirs n’exprimaient rien. Ni cruauté, ni amour, ni émotion, ni remords. Le vide. Et le récit a commencé... Des dizaines d’heures d’entretiens, pour que le tueur si réticent à la confession décide enfin d’aller au fond des choses. Lui aussi voulait comprendre comment, adolescent sensible, lycéen insouciant, il avait été entraîné dans la folie collective. Comment il avait fini par prendre du plaisir au massacre, par être impliqué dans toutes les horreurs de onze ans de guerre, par traquer des jours durant, en franc-tireur, la victime innocente. Comment enfin, formé au terrorisme international, il s’était retrouvé à Paris. Histoire hallucinante. Elle nous concerne intimement. Grâce à la complicité du tueur, voici démonté le mécanisme de la folie des peuples et de la violence moderne. On ne ressort pas intact de cette fréquentation.

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